#BeautifulWellness: S'enraciner avec Anne-Sophie Parigot, réflexologue plantaire
Ou comment le massage des pieds ancre dans le sol, la tête et le corps.
Formée par la ‘Reine’ absolue de la discipline, aka Gwenn Libouban, Anne-Sophie Parigot pratique la réflexologie plantaire thérapeutique de manière douce et ancrée. En s’y initiant, elle a appris le ‘toucher’, reçu comme donné. Dis comme ça… Mais toucher, se faire toucher, ce geste n’est pas anodin. Accepter cela, c’est le début d’un ‘aller mieux’. Anne-Sophie Parigot en empaumant les pieds réveille le corps pour mieux vous enraciner. Rencontre.
D’où vient ton intérêt pour le bien-être ?
Il est venu d’un mal ‘à être’. Je travaillais beaucoup (trop), je voulais (toujours) mieux faire, je vivais à côté de ma famille et de… moi. Je courais partout avec la tête qui débordait, loin de mon corps et de toute idée de bien-être en général. Jusqu’à ce jour, où je me suis retrouvée couverte d’eczéma, des pieds à la tête. Je suis allée chez le médecin, le priant de me trouver un moyen efficace de me soigner. Il m’a fait vite comprendre que je n’allais pas résoudre le problème avec une crème, c’était bien plus profond. J’ai alors commencé la pratique du yoga et avec elle, à plus m’écouter, à respirer, à être un peu plus ‘là et maintenant’.
Comment as-tu découvert la réflexologie plantaire ?
C’est pendant une formation de yoga que j’ai pris conscience de ce que signifie être avec l’autre et plus précisément, être assis aux pieds de l’autre. Je me souviens d’un exercice à plusieurs où nous devions, tour à tour, nous allonger, ne rien faire juste être là, alors que le reste du groupe était assis autour de la personne. Assez bêtement, je sentais chez moi une réticence à me tenir proche des… pieds des gens. Pourtant, c’est bien là que je me suis retrouvée, j’ai réalisé que c’était la meilleure place : on est là avec l’autre sans lui prendre son espace, là où l’individu s’érige, trouve son socle, là où il se connecte à la terre. Et puis, j’ai lu L’homme est un arbre qui marche de Gwenn Libouban…
Comment décrirais-tu simplement cette pratique à quelqu’un qui n’y connait rien ?
Succinctement, c’est une pratique millénaire de digitopression issue de la médecine traditionnelle chinoise, visant à rééquilibrer le corps dans son ensemble.
Comment t’es-tu formée ?
Je me suis familiarisée à la pratique auprès de Gwenn Libouban qui propose avec son mari psychothérapeute et formateur en ‘art du toucher’, Paolo Malvarosa, une initiation à la Réflexologie plantaire thérapeutique en trois volets. Là, j’y ai découvert l'écoute et l'accompagnement, au-delà du simple toucher. Ensuite, j’ai poursuivi ma formation, certifiante cette fois-ci, toujours auprès d’eux, à L’arbre qui marche, un lieu hors du temps dans la campagne bretonne. Celle-ci s’étend sur 3 ans, cela permet une intégration du savoir et de la pratique en douceur.
Qu’as-tu appris sur toi avec cette pratique?
Se former à la réflexologie plantaire thérapeutique, c’est se former à toucher l’autre mais surtout, à accepter de faire de la place chez soi ou plus simplement, d’aller à la rencontre de sa part d’ombre, de la traverser pour être capable d’être bien ancré.e, avec soi et donc avec l’autre. C’est un peu comme dans l’avion, il faut d’abord mettre son masque à oxygène avant de pouvoir aider celui qui est assis à côté de nous. Toucher n’est pas anodin, c’est un geste simple mais qui a du sens. Aujourd’hui, dans nos sociétés, ce sens est parfois sali: on n’a plus le droit de poser la main sur quelqu’un, de le serrer dans les bras, de consoler par le toucher sauf si l’on est vraiment proche. On peut être surpris quand quelqu’un nous enlace. Personnellement, j’ai dû réapprendre à être touchée, à aller dans la simplicité de ce geste, pour pouvoir toucher.
Comment le fait de masser l’extérieur du corps peut avoir un impact positif sur l’intérieur ?
Pour bien comprendre, le pied est une représentation miniature de notre corps, chaque zone précise de notre plante des pieds correspond à un organe interne ou une partie de celui-ci. Ce sont les zones réflexes. Par des pressions précises, on va localiser les tensions, les blocages, et agir pour relancer la machine. On draine les toxines, on renoue avec ses racines. C’est un dialogue avec l’autre, au niveau physique bien sûr, mais aussi émotionnel.
Quels sont ses bienfaits ?
Elle est recommandée dans de nombreux cas : douleurs chroniques (lombalgies, migraines), troubles hormonaux (syndrome prémenstruel, ménopause), problèmes de digestion, mais aussi stress, anxiété et fatigue chronique. Bref, elle agit sur l’ensemble des systèmes du corps : digestif, nerveux, respiratoire, et même reproducteur.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la réflexologie plantaire ?
C’est de permettre à la personne de quitter son brouhaha mental et de descendre dans ses pieds. Je pratique le plus souvent au sol, assise par terre en tailleur ou à genou. C’est mon ancrage à moi, il faut mieux être bien amarré pour faire ‘descendre’ l’autre ! Au début de la séance, alors que la personne est allongée sur un matelas à terre, j’empaume ses talons dans le creux de mes mains et je ne fais rien. Je soupèse. C’est le moment où on entre en relation, on frappe à la porte de l’autre. Là, peu importe la morphologie des gens, entre mes mains, un costaud d’1m80 pourra paraître tout léger alors qu’une dame fluette m’écrasera de tout son poids. C’est une question d’ancrage. Et puis, la réflexologie, c’est faire faire au corps un état des lieux. C’est lui qui décide de faire ou non les travaux. En somme, c’est lui qui travaille, pas moi. C’est le principe d’homéostasie. J’aime beaucoup cette idée. La réflexologie n’est ni une science ni une médecine, c’est un dialogue inconscient. Un réveil. Une merveilleuse manière préventive de prendre soin de soi.
À la maison:
. Respirer. Avant d’aller travailler sur les pieds, le meilleur conseil d’auto-massage, c’est la respiration ! Ça masse tous les organes de la digestion et ça dénoue le plexus solaire. Quand vous êtes stressé, soyez attentif, vous verrez que le plus souvent vous avez oublié de respirer.
. Auto-masser. Ma zone préférée pour me masser, c’est celle qui se situe sur le gros orteil (bord externe de la 1ère phalange, ca fait comme un creux) et qui correspond aux cervicales. Au travail, en télétravail, en chaussettes et sous la table-le bureau, calez cette zone contre un pied de chaise et massez discrètement. Une manière de s’offrir facilement un massage de la nuque par l’orteil, en somme.
. Marcher pieds nus. Le mieux, sur une pelouse en milieu naturel, frais, irrégulier (souvenez-vous de Julia Roberts dans ‘Pretty Woman’ qui fait marcher Richard Gere sur la pelouse en bas de son bureau… Ce n’était plus le même homme après !). Sinon où on peut. Bref, marcher pieds nus permet un retour au sol, une connexion à soi-même et une activation de la circulation sanguine !
Tips pour tips:
Je suis une fan des massages du ventre ou Chi Nei Tsang. Je souffre dans cette partie du corps depuis petite sans avoir aucun ‘symptôme médical’ avéré, j’ai ainsi appris à me masser seule. Mais quand j’ai découvert cette technique, ça a été le bonheur. Attention, il faut accepter qu’on rentre profondément dans cette partie du corps, c’est intense. Les organes sont massés, remués, écoutés. Je m’y suis formée car je voulais comprendre les mécanismes mais je ne la pratique pas. En revanche, j’adore la recevoir! Pour ça, je vais voir Barbara Aubry ou Aurore Marine.
Informations:
Anne-Sophie Parigot - Séance d’1 heure: 80 euros.
Tél. : +33 6 47 00 04 85 & Email : asparigot@gmail.com
Instagram : @annesophie_l.p
J’adore la réflexologie et Anne-Sophie est parfaite, elle met à l’aise, elle est à l’écoute.