#BeautifulWellness: Équilibrer le corps et l’esprit avec le massage ayurvédique (à domicile) de Marie Mersier
Ou comment l'alliance du massage et de l'huile ancre le corps et l'esprit.
Journaliste lifestyle, doula et masseuse ayurvédique, ce sont les trois métiers qu’exerce en parallèle Marie Mersier. Une vie entre les mots et le toucher, baignée d’échanges, en somme. Formée dans la pure tradition indienne, son soin à l’huile dédié aux femmes, enceintes ou non, et aux bébés, prodigué sur peau nue, est d’une douceur inouïe. De celle qui enveloppe plus qui ne caresse. En plus, elle vient chez vous. Rencontre.
D’où vient ton intérêt pour le bien-être ?
Je l’ai hérité de ma maman, infirmière puis thérapeute qui très tôt nous a confiés, mon frère et moi, aux mains d’ostéopathes, d’acupuncteurs, de sophrologues… Si le ‘prendre soin de soi et des autres’ a toujours été présent dans ma vie, c’est devenu plus prégnant encore lorsque j’étais enceinte de ma fille. L’évidence même pour moi aussi c’est que le bien-être passe essentiellement par tout ce qui nous nourrit. L’alimentation bien sûr, mais aussi l’art, la curiosité, l’écoute et la rencontre de l’autre.
Comment as-tu découvert l’ayurvéda ?
Grâce à mon métier de journaliste (que je continue d’exercer en parallèle des massages), lors d’un reportage en Inde dans le Kerala il y a 15 ans. J’ai passé une semaine à faire du yoga au lever du jour, à découvrir la cuisine ayurvédique, à recevoir des massages à l’huile chaude, souvent à 4 mains (le Graal du massage !). Dès le premier jour, j’ai senti un déclic dans mon corps, comme si c’était exactement de ça dont il avait besoin. Le deuxième déclic a été lorsque je me suis formée pour être doula. Naturellement, par la suite, je me suis dirigée vers l’apprentissage des massages ayurvédiques dans le cadre de la périnatalité. J’ai compris que j’aimais autant recevoir les massages ayurvédiques que les donner.
Comment décrirais-tu simplement cette pratique à quelqu’un qui n’y connait rien ?L'ayurvéda est un système thérapeutique ancestral et indien qui par essence est holistique, car il considère l’être humain dans sa globalité et dans toutes ses spécificités. Les massages sont l’un des outils de ce très vaste univers de soins permettant de retrouver l’équilibre dans le corps et l’esprit, notamment durant la grossesse et le post-partum. En Inde, les femmes enceintes et les bébés se font tout le temps masser !
Depuis quand le pratiques-tu professionnellement ?
Je masse les femmes enceintes et les bébés depuis 4 ans et depuis 2 ans, j’ai approfondi ma pratique pour masser toutes les femmes. Cette évolution s’est faite de façon très organique. J’aime l’idée de pouvoir masser une femme de 20 ans, une maman qui vient d’accoucher, ou une femme d’une soixantaine d’années (ou plus, c’est d’ailleurs un projet que j’aimerais développer, le massage des personnes âgées…).
Quelles sont les qualités premières pour pratiquer l’ayurvéda ?
L’écoute des mots et du corps, et le sens de l’observation pour comprendre l’unicité de la personne que l’on va masser et ses besoins à cet instant précis.
Comment t’es-tu formée ?
Lors de ma formation de doula, mon travail de recherches était consacré à la maternité dans l’ayurvéda. Puis je me suis formée aux massages ayurvédiques en pré et postnatal et aux massages dédiés aux bébés avec Aurélie Cros, une thérapeute basée à Paris, qui a elle-même reçu un long apprentissage en Inde. J’ai ensuite suivi d’autres formations en ayurvéda (massages abhyanga, alimentation de la femme enceinte et en post-partum), mais aussi en massage thaï, en yoga…
As-tu une signature ?
Dans l’approche, les huiles utilisées, le flow des mouvements très enveloppants… si mes massages sont fortement influencés par l’ayurvéda, au fil du temps, je développe quelque chose de plus personnel, qui est un peu un mélange de tout ce que j’ai appris et de ce qui se passe lors d’un massage. Chaque corps est différent, chaque besoin ou temporalité aussi, et ainsi chaque massage. Ma signature je pense qu’elle vient de ma triple activité (journaliste-doula-masseuse) où les mots et les mains sont très liés. Avant chaque massage, j’aime écouter et échanger avec la personne que je vais masser, c’est un temps très important pour poser quelques mots avant de déposer le corps. Le mot qui revient souvent pour parler de mes massages et de moi est ‘douceur’, alors c’est sûrement une autre signature.
Comment le fait de masser l’extérieur du corps peut avoir un impact positif sur l’intérieur ?
Parce que sous notre peau, il se passe tant de choses au niveau des fascias, des muscles, des ligaments, des organes digestifs et j’en passe ! A l’intérieur du corps, il y a souvent des choses un peu trop ‘éveillées’ et d’autres un peu ‘endormies’. Le massage est comme une porte d’entrée par laquelle restaurer petit à petit l’équilibre global.
Quels sont les bienfaits ?
L’une des spécificités des massages ayurvédiques est l’huile que l’on chauffe doucement à la bougie ou au bain-marie durant tout le massage. L’association de l’huile et de la chaleur permet de nourrir la peau en profondeur, de détendre les tissus, les muscles et de redonner de la fluidité dans les articulations... Quant aux mouvements qui accompagnent cette huile chaude sur la peau, ils favorisent la circulation sanguine et lymphatique, drainent, et apportent beaucoup d’espace, de mobilité et d’ancrage au corps, mais aussi à l’esprit. Plus particulièrement durant la grossesse, les massages soulagent les diverses tensions et favorisent connexion et confiance en son propre corps. En postnatal, le massage est un temps pour soi qui enveloppe, apaise et relance l’énergie.
A qui cela s’adresse-t-elle ?
À tout le monde* mais moi je ne masse que les femmes et les bébés.
*Il existe des contre-indications: ne pas masser quelqu’un qui a de la fièvre, en cas de phlébite, en traitement de chimio,... En cas de doute, demander toujours à son médecin traitant.
Qu’as-tu appris de plus surprenant avec cette pratique ?
Que masser me ferait du bien à moi aussi. Quand j’écris je suis dans ma tête, dès que je masse, je reviens dans mon corps et ça fait un bien fou ; c’est très méditatif et ressourçant. Souvent après un massage je suis dans un état très particulier, comme dans une bulle toute cool.
Quelles sont les plus grandes idées fausses à son propos ?
Que l’on ne peut pas masser le ventre des femmes enceintes ! Je demande toujours si c’est ok évidemment, mais je sais que cela leur fait beaucoup de bien. Physiquement déjà, car cela permet de relâcher plein de tensions, d’ouvrir au niveau du diaphragme… Mais aussi, car c’est un moment de connexion très lent et très doux avec le bébé.
Quels sont les côtés les plus difficiles ?
Je masse la plupart du temps à domicile et sur un futon au sol, ce que les femmes adorent car c’est génial de rester à la maison avec le corps tout détendu et nourri d’huiles chaudes. C’est un aspect de ma pratique auquel je ne veux pas renoncer, mais pour me préserver, je limite le nombre de massages quotidiens et je vais commencer à recevoir davantage chez moi ou dans d’autres lieux.
Et les plus satisfaisants ?
Ce qui me plaît le plus est dans la continuité de mon métier de journaliste : aller à la rencontre de l’autre. Et je trouve cela très enrichissant d’être en lien de diverses façons, que cela soit avec un contact de mots ou bien une main sur la peau. J’aime être là pour l’autre, prendre le temps d’écouter, de s’installer, de laisser le corps se poser, se relâcher… Pour moi, cela va bien au-delà du massage, c’est un moment précieux et sincère qui se tisse à deux ou à trois (lorsque je masse une femme enceinte).
A la maison: 3 conseils d’auto-massage ayurvédique à pratiquer chez soi pour soigner 3 maux du quotidien ?
- Le premier conseil que je donne, surtout pendant les changements de saisons car le corps est très sollicité : faire doucement chauffer de l’huile de sésame au bain-marie, se masser tout le corps avec, puis prendre sa douche après. La peau est souple et hydratée, les tensions déliées, le système immunitaire boosté. Il faut essayer une semaine et je pense qu’après on ne peut plus s’en passer.
- Si on a les idées en pagaille, que l’on ressent du stress et de l’anxiété, bref que le système nerveux est au bout du rouleau : se masser le crâne et le cuir chevelu avec de l’huile de sésame toujours, ou Brahmi Taila, une huile spécifique pour la tête (que l’on peut trouver dans certaines boutiques du passage Brady à Paris ou en ligne).
- Pour se détendre avant de dormir, calmer le corps et les pensées mais aussi prendre soin de notre énergie : se masser les pieds tous les soirs pendant 10 minutes.
Quelles huiles utilises-tu ? Et où les achètes-tu à Paris ?
J’utilise des huiles adaptées à Vata, Pitta et Kapha, les 3 doshas ayurvédiques, présents à l’intérieur de notre être mais dans des proportions variables et uniques. Par exemple, s’il y a besoin de rééquilibrer Vata, j’utilise de l’huile de sésame infusée avec un mélange de plantes (basilic, réglisse, anis vert). Celle-ci apaise, réchauffe et nourrit la peau. Pour Pitta, on utilisera plutôt de l’huile de coco. Point important : les huiles se chauffent toujours doucement au bain-marie.
J’achète toutes mes huiles ici : www.lestablesdefranck.fr . Sinon, je commande l’huile Tridosha (adaptée aux 3 doshas) sur le site : www.ayurveda101.fr.
Tips pour tips: Le/la thérapeute que tu conseillerais à tout le monde?
Krotoum Konaté, nutrithérapeute spécialisée en nutrition fonctionnelle et troubles digestifs. Elle est géniale, tellement géniale qu’elle est ultra bookée et ne prend plus de nouveaux rendez-vous je crois, mais elle a écrit un livre très intéressant et instructif qui est déjà une très bonne base : Je me libère du SIBO aux Éditions Eyrolles.
Informations:
Marie Mersier - Massage aux huiles d’1 heure - À domicile, sur rendez-vous.
Tél.: 06 32 45 35 86 & Email: mariemersier@gmail.com
Instagram: @mariemersier